La Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) peut se définir comme l’impact — positif ou négatif — de l’activité de l’entreprise sur l’environnement, le bien-être au travail et les enjeux sociétaux. En plus de l’intérêt général, c’est un aspect qui influence les consommateurs, et qui peut octroyer des bonus ou malus ou encore des labels à l’entreprise de la part du gouvernement, voire des autorités locales ou internationales. Ainsi, les entreprises ont tout intérêt à performer à ce niveau. Mais comment peut-on mesurer cette performance ? Nous allons établir ces critères dès à présent.  


1)    Facteurs liés à l’environnement

1.1 Pollution mesurée

Elle peut être mesurée par les émissions dans l’air, dans l’eau ou dans la nature ; et évidemment ramenée à la taille et au type d’activité de l’entreprise. Logiquement, moins ce ratio est élevé, meilleure est la performance de l’entreprise.

1.2 Labels détenus ; bonus et malus octroyés

46 labels existent pour certifier l’activité de l’entreprise conforme au développement durable. Par ailleurs, les bonus et malus gouvernementaux octroyés à l’entreprise peuvent également être un outil pour mesurer le KPI des entreprises en matière de RSE. Cependant, il est à prendre en compte que les modalités d’octroi diffèrent fortement en fonction du pays dans lequel l’entreprise est implantée et son beaucoup plus exigeantes dans certains pays que dans d’autres. 

1.3 Zone géographique d’implantation

Trop de RSE tue la RSE. Ainsi, des normes de RSE trop strictes, que ça concerne le droit à polluer, le droit du travail ou les normes sociétales ; incitent beaucoup d’entreprises à délocaliser vers là où les normes RSE sont beaucoup plus souples, comme évoqué dans le point précédent. Bien que les entreprises en question n’enfreignent plus ses normes suite à la délocalisation, elles deviennent, dans les faits, non pas plus, mais au contraire moins performantes en matière de RSE ; car elles s’octroient plus de flexibilité qu’avant mais en ne tombant plus sous le coup de la loi. 

Bien que ce n’est pas la seule motivation possible pour délocaliser, ceci peut donner une idée sur les intentions de l’entreprise notamment en matière de RSE.

1.4 Label Agriculture biologique

Plus communément appelé « label bio ». Ce label certifie, pour les entreprises de l’agroalimentaire qui le détiennent, que l’entreprise en question n’use pas de produits potentiellement nuisibles pour l’environnement.


1.5 Engagements pris par l’entreprise

Les chartes signées et les engagements publics pris par l’entreprise, s’ils sont respectés comme la législation l’exige notamment lorsqu’une charte est signée et que c’est revendiqué publiquement par l’entreprise, peuvent également permettre de mesurer sa performance en RSE.

1.6 Partenariats avec des associations, campagnes de sensibilisation menées, dons octroyés par l’entreprise, prises de position publiques…

Là aussi, ceci peut être un indicateur. D’autant plus s’il s’agit, par exemple, d’une entreprise avec un PDG connu, d’autant plus apte à influencer les opinions et les habitudes des consommateurs et du grand public. Cependant, il convient de tenir compte du fait que les positions publiques, tout comme les engagements des associations, peuvent ne pas correspondre à leur véritable action et à leur impact sur l’environnement.   


2)    Facteurs liés au bien-être au travail

2.1 Salaires versés, participation éventuelle aux bénéfices

Le montant des salaires versés en comparaison aux autres entreprises de taille et avec une activité comparables; ainsi que la participation des salariés aux bénéfices dégagés, sont un acteur pertinent pour mesurer la contribution de l’entreprise au bien-être au travail.

2.2 Conditions de travail : contractuelles et rapportés

Tout comme le salaire, les conditions de travail contractuelles (ex : droit au télétravail, locaux confortables et bien équipés, accès à la salle de sport…), ainsi que les avantages octroyés (ex : revalorisation du salaire, financement de la formation…), peuvent permettre de mesurer la performance en RSE. 

Cependant, comme il peut y avoir des divergences entre les engagements contractuels et ce qui est réellement appliqué, les retours fournis par les anciens et les actuels employés peuvent également permettre de mesurer la performance de l’entreprise en RSE à ce niveau-là. Ils peuvent être chiffrés par un système de notation. Cependant, ces derniers peuvent également être biaisés, par exemple, par une pression subie dissuadant de rapporter les faits, un conflit d’intérêts ou la concurrence. 

2.3 Labels

Là aussi, il existe une multitude de labels certifiant le respect par l’entreprise du bien-être au travail, nécessitant chacun des critères différentes relatifs au bien-être au travail afin de s’y rendre éligible.

2.4 Affaires judiciaires

Un passé judiciaire entaché de condamnations pour non-respect des droits des salariés peut révéler une contribution négative de l’entreprise au bien-être au travail. Cependant, il est à noter que tous les manquements n’aboutissent pas forcément aux condamnations ; et qu’à l’inverse, certaines condamnations peut être abusives.  


3)    Facteurs liés aux autres enjeux sociétaux 

3.1 Actions d’intérêt général menées et participation aux actions

Les causes défendues et les objectifs de ces actions peuvent être très différents. Par exemple, une entreprise peut organiser une journée portes ouvertes afin de familiariser les jeunes avec le monde du travail. L’impact de ces actions permet là aussi de mesurer la performance en RSE de l’entreprise. 

3.2 Qualité des produits impactant le bien-être social ou environnemental

Pour les entreprises concernées, la qualité des produits fabriqués et/ou commercialisés peut impacter l’environnement, la santé publique, etc. ; qualité qui peut être mesurée avec des critères objectifs. Par exemple, on peut mesurer les apports nutritionnels d’un produit alimentaire ou les émissions polluantes des véhicules. 

3.3 Critères semblables à certains de ceux énoncés précédemment

À savoir : divers labels, dons octroyés, partenariats, campagnes de sensibilisation, prises de position publiques, chartes signées, etc. Les mêmes nuances que celles évoquées précédemment restent cependant à apporter là aussi.