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Autoentreprenariat : interview d'une autoentrepreneuse

Margarida, actuellement, traductrice, rédactrice, community manager trilingue et autoentrepreneuse. Après 3 ans au poste de Responsable éditoriale online dans une start-up, elle a décidé de se lancer en freelance il y a 2 ans et travaille aujourd'hui à son propre compte. Elle nous parle aujourd'hui des difficultés qu'elle a rencontrées dans son projet et nous raconte les hauts et les bas d'être son propre patron.

Autoentreprenariat : interview d'une autoentrepreneuse

Credit Photo : Pixabay

- Pouvez-vous nous raconter votre formation en quelques lignes svp ?

J'ai fait des études de philologie française (langue, littérature et civilisation) à Barcelone, 5 ans d'études avant de venir en France pour passer ma Licence de Lettres Modernes à Montpellier et obtenir ainsi un double diplôme français-espagnol. Ensuite, j'ai voulu compléter ma formation et j'ai décidé de suivre un Master II en Traduction et Interprétation.

- Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à devenir votre propre patron ?

Je crois que la principale raison (assez pratique et rationnelle) est le fait d'avoir dû démissionner d'un CDI pour cause de déménagement et la difficulté de trouver un emploi qui me convenait dans ma nouvelle ville. Quitter Paris pour Nantes n'a pas été chose facile, professionnellement parlant. Après, je sais très bien, ainsi que mes proches, qu'au fond de moi, j'avais toujours voulu tester cette aventure d'être free-lance et de faire vraiment ce qui me plait : écrire, traduire, communiquer.

- Quelles sont les étapes que vous avez suivies pas à pas depuis le début de votre projet ? Quels sont les organismes auxquels vous avez fait appel ? Avez-vous obtenu des aides ?

J'aime dire que j'ai commencé à poser les bases de mon projet toute seule, dans mon bureau, chez moi. J'ai fait cela pendant, environ, quatre mois. Quatre mois essentiels et utiles afin de se poser des questions (les bonnes), de tâter le terrain, de se faire présente sur les réseaux sociaux, de commencer doucement à démarcher, en définitive, à apprendre à faire. Écrire et traduire, je savais faire, c'est sûr, mais quand on se lance en autoentrepreneur il faut connaître aussi la partie plus commerciale.

Ensuite, en janvier de l'année suivante (après les quatre mois de confection du projet, si j'ose dire), j'ai créé mon statut d'autoentrepreneur. J'ai donc pris contact avec l'URSSAF, quelques appels téléphoniques et quelques clics plus tard, voilà, c'était fait ! Et en seulement quelques heures, j'ai reçu mon numéro de SIRET, c'était bon, j'avais mon identifiant ! Quant aux aides, j'ai pu bénéficier de l'ACCRE (Aide au chômeur créant ou reprenant une entreprise), une exonération partielle des charges sociales pendant les premières années, c'est la seule aide que j'ai eue (il suffit de s'inscrire à Pole Emploi) mais je trouve que c'est déjà bien.

- Avez-vous connu des difficultés lors du lancement de projet ? D'ordre financier ? D'ordre pratique ? D'ordre administratif ?

Non, si je suis honnête je n'ai pas eu de grandes difficultés. Pour exercer mon métier de traductrice-rédactrice-community manager, il me suffisait d'avoir un bon ordinateur, une bonne connexion Internet et pas grand-chose d'autre. Quant aux finances, le sujet qui fâche, et même si le risque encouru n'est pas grand, si ce n'est que celui de ne pas avoir de salaire pendant quelques mois (attention ! Pour mon métier puisque je n'avais pas d'investissement à faire), je pense qu'il faut, tout de même, avoir une certaine sécurité financière.

- Quels sont selon vous les avantages d'être autoentrepreneur ? Les inconvénients ?

Je crois que je n'y vois que des avantages ! La souplesse dans les horaires, même si moi (qui suis un peu maniaque de l'organisation) je me suis fixé des horaires presque comme si j'allais au bureau, le fait de ne pas « perdre du temps » dans les transports, le calme de la maison, être plus présente pour ma fille...
Inconvénients ? Si je devais en citer un, c'est peut-être la difficulté à avoir une vue à long terme de la trésorerie.

- Comment avez-vous obtenu vos premiers clients ? Promotion ? Bouche à oreille ?

Mes premiers clients sont tous venus grâce à Internet. Au début, j'ai fait beaucoup de veille et de recherche d'éventuels clients. J'ai envoyé des mails et même si je trouve que ce n'est pas la démarche qui donne le plus de résultats concluants, mon premier client oui, c'était comme ça. Ensuite, les autres sont venus grâce aux réseaux sociaux et à mon blog qui m'a servi de levier.

- Qu'est-ce qui vous motive au quotidien ? Qu'est-ce qui vous pousse à continuer ?

Tout ! Depuis que je suis autoentrepreneure, je me suis retrouvée, je suis plus zen, j'ai toujours plein de projets en tête, les matins je me lève avec le sourire en sachant que quelque chose d'inattendu arrivera. La non-routine me plait beaucoup aussi : je passe d'un travail de rédaction à un autre de traduction, je m'occupe de la communication online de quelques marques, je travaille pour des secteurs différents... Qu'est-ce qui me pousse ? L'envie d'aller toujours plus loin et de toujours mieux faire !

- Votre faites partie de ces femmes créatrices d'entreprise, quel est votre regard sur les femmes et l'entreprenariat ? Avez-vous rencontré des situations où vous avez senti de l'hostilité due à votre genre ?

En ce qui me concerne, je n'ai jamais senti de l'hostilité, c'est peut-être dû au secteur d'activités, je ne sais pas. Au contraire, j'ai été très encouragée par mon entourage et vis-à-vis des clients, je n'ai jamais rencontré non plus de difficultés. Je pense que dans le monde de la traduction et de la communication, les gens sont bien habitués à avoir à faire aux femmes ! Quand je me suis lancée, pour me sentir un peu moins seule (les premiers temps), j'ai fréquenté, une fois par mois, des cafés autoentrepreneur organisés dans ma ville par une autre femme entrepreneure ; c'était très bien et le hasard a voulu qu'il n'y eût que des femmes qui assistaient aux rencontres (pourtant c'était ouvert à tout le monde) ! Je trouvais ça juste fou ! Est-ce un besoin que nous avons que celui de nous sentir "soutenues" ? Un besoin de "sortir de la maison et/ou de l'espace de travail" ? Je n'ai pas de réponse non plus, mais je crois que les femmes occupent une place très importante dans toutes ces petites entreprises qui fleurissent, grandissent et qui font bouger la France.

- Avez-vous des conseils pour ceux ou celles qui hésitent encore à créer leur entreprise ?

Laissez toutes vos peurs de côté et ayez confiance en vous ! Travaillez, beaucoup, oui, ce n'est pas un passe-temps, il faut bosser !


Margarida a créé son entreprise de services linguistiques et de communication, Artilingua sur lequel elle propose ses talents de traductrice, de rédactrice et de community manager, et ce, en français, espagnol et catalan.

Si vous aussi vous souhaitez partager votre expérience de créateur d'entreprise, vous pouvez nous écrire ici !

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