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Avec la récession mondiale qui a suivi le krach de 2007-2008, les questions liées au risque systémique sont devenues une question clé de recherche scientifique pour les professionnels de la finance. L'un des résultats de la crise financière est la création d'une nouvelle cryptomonnaie appelée Bitcoin, qui fournit un réseau de paiements peer-to-peer de confiance pour déplacer la valeur qui ne dépend pas du système financier actuel mais est maintenu par les utilisateurs du réseau. En 2008, la Blockchain (la technologie sous-jacente au Bitcoin) semblait être un phénomène de courte durée confiné à l'informatique. Dix ans plus tard, elle a radicalement modifié le paysage du secteur financier et ses perspectives. La percée la plus importante et la plus perturbatrice à ce jour a été la façon dont les jeunes entreprises attirent des ressources financières via des Initial Coin Offerings (ICO). Par cette nouvelle méthode, les entreprises ont contourné le capital-risque traditionnel, devenant une menace directe pour le modèle du capital-risque et des Initial Public Offerings (IPO) classiques. En effet, jusqu'à récemment, ces entités avides de financement n'avaient que deux possibilités : emprunter auprès de banques locales ou vendre une partie de leurs entreprises à des investisseurs extérieurs. Si l'on examine les différents mécanismes de financement qui précèdent les financements via la Blockchain, qu'il s'agisse d'introductions en bourse, d'obligations, de capital-risque ou de prêts bancaires, on constate qu'ils sont localisés dans une zone géographique particulière, qu'il s'agisse de frontières nationales ou syndicales, définies par des législations communes, des similitudes culturelles et linguistiques ou un passé commun.
[...] La difficulté d'évaluer les jetons des ICO est étroitement liée à la difficulté de définir les jetons. Si les jetons devaient être définis comme monnaie, leur évaluation pourrait être similaire à celle des espèces ou des substituts aux espèces ; s'ils étaient définis en fonction de leur valeur d'utilité, ils représenteraient le prix du service à tout moment ; s'ils étaient considérés comme des titres de participation, la valeur d'entreprise de la société devrait être modelée et le prix du titre dérivé de ce modèle. [...]
[...] Les limitations dans l'utilisation des jetons par les entreprises non basées sur la Blockchain entraveront encore davantage la viabilité de l'entreprise. En outre, les ICO s'occupent principalement des besoins de financement des entreprises en phase de lancement, pas pour les entreprises déjà établies, avec un historique, qui sont plutôt au stade de maturation. Or, en Europe par exemple, le déficit de financement concernerait les entreprises qui sont au stade de croissance (pas au stade de lancement) qui permet aux entreprises d'accélérer leur expansion internationale et de renforcer leur position face à leurs concurrents mondiaux (FEI, 2018). [...]
[...] Les plateformes de négociation utilisées pour la négociation secondaire de jetons, ainsi que les bourses de valeurs auxquelles les investisseurs recourent pour la conversion de jetons en d'autres cryptomonnaie, peuvent manquer de discipline pour protéger les actifs détenus comparé au fonctionnement des bourses classiques, comme en témoignent les pertes subies récemment par ces bourses. Même dans les ICO où la commercialisation de l'émission est soumise à des restrictions géographiques, ce qui peut servir de garantie pour la protection des consommateurs, le commerce secondaire n'est soumis à aucune restriction. L'absence d'une structure réglementaire du marché entourant la gouvernance de l'émission, de la négociation et de l'échange des jetons sur les différents marchés acceptant les jetons expose les détenteurs et les émetteurs de jetons à des risques supplémentaires. 3.3. [...]
[...] Ces frais de conversion sont beaucoup plus élevés que les frais de conversion de devises classiques. A titre indicatif, les frais de conversion peuvent varier de 1,39% à en plus d'une marge sur le taux de change pour l'achat ou la vente de cryptomonnaies. Les investisseurs qui souhaitent participer à l'ICO devront également payer des frais de transaction à l'achat de nouveaux jetons et/ou des frais de négociation lorsque les jetons sont acceptés sur les marchés secondaires. Les frais de négociation varient de (par exemple Binance) à (par exemple Bittrex) du jeton négocié, tandis que les plateformes de négociation comme Kraken ou Biafine imposent des frais de transaction basés sur un modèle de teneur de marché (acteurs des bourses traditionnelles assurant la liquidité d'un titre). [...]
[...] De tels cas pourraient donner lieu à des désalignements d'intérêt lorsque les fondateurs ont intérêt à gonfler artificiellement le prix, pour ensuite revendre le jeton à de nouveaux acheteurs en vue de réaliser d'importants bénéfices (systèmes dits de « pump and dump »). Les périodes de blocage pour les jetons réservés aux fondateurs (période pendant laquelle le détendeur du jeton n'a pas le droit de le vendre) devraient donc être utilisées comme un outil permettant d'aligner les intérêts des fondateurs sur ceux des autres détenteurs de jetons. L'ICO peut être subordonnée à la réalisation d'un seuil minimum, le « soft cap ». [...]
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