BFI Banque de Financement et d'Investissement, commerce international, protectionnisme, politique monétaire, BRI Banque des Règlements Internationaux, investissements commerciaux, quantitative easing, système financier, mondialisation, internationalisation, économie internationale
Les menaces auxquelles le commerce international est confronté sont similaires à celles des flux de capitaux, et notamment des activités de banque de financement et d'investissement. En effet, les mesures protectionnistes qui sont annoncées et brandies en Europe, aux États-Unis et en Chine, s'accompagnent fréquemment de contrôles de capitaux, dont les banques d'investissement pâtissent particulièrement. La situation est plus ambiguë pour le secteur financier cependant : suite aux politiques monétaires non-conventionnelles engagées par les grandes banques centrales (BCE, FED, BOJ, BOE), les marchés monétaires internationaux ont bénéficié d'importantes liquidités à faible coût, une conséquence de la situation de Zero Lower Bound, où les banques centrales étaient obligées de trouver d'autres instruments de relance monétaire autre que les taux directeurs, proches ou égaux à zéro.
[...] De plus, le déclin des valeurs boursières est généralement associé à une augmentation des créances en souffrance : le déclin des indices boursiers est interprété comme un manque d'attractivité des firmes, ce qui limite leurs opportunités de financement, y compris pour leurs besoins en fonds de roulement. Il est possible de supposer que les conséquences d'une guerre commerciale, ou plus généralement du repli protectionniste des économies mondiales, seraient limitées. Certes, les BFI perdent des projets lucratifs à moyen terme, mais l'environnement des marchés monétaires généreux en liquidités permet de continuer à avoir accès des ressources financières peu coûteuses. [...]
[...] Ceci permet par exemple de dépasser les contraintes imposées par les risques de créances en souffrance - l'accès facilité aux liquidités libère d'une certaine manière les banques de financement et d'investissement de la stratégie de rationnement de crédit5, dont le résultat paradoxal aboutit au financement des projets les plus risqués car le rendement exigé est trop élevé. Le secteur de financement et d'investissement a largement bénéficié de programmes dits de Quantitative Easing. D'après Cezar & Silvestrini6 (2018), les programmes QE ont affecté les institutions françaises de financement et d'investissement : à court terme, ces dernières sur-réagissent à des annonces de QE dans leurs décisions d'investissement. 4 Source: What impact does the ECB's quantitative easing policy have on bank profitability? Maria Demertzis, Guntram B. Wolff, Policy Contribution Issue n ? [...]
[...] Or, depuis le retour de politiques monétaires restrictives, les décisions de rationnement du crédit s'imposent de plus en plus aux BFI. La conjonction de ces deux tendances - limites sur les liquidités disponible, renchérissement du coût du crédit d'un côté, les menaces de représailles douanières de l'autre - créé un environnement peu propice aux BFI. Le repli protectionniste se fera ainsi également sur le secteur financier, obligeant celles-ci à choisir les projets à investir sur la base de la proximité géographique plutôt que sur le rendement. [...]
[...] (lien web, accès Mars 2019) 6 Source : Impact of the ECB Quantitative Easing on theFrench International Investment Position (2018) Rafael Cezar, Maéva Silvestrini, Document de Travail de la Banque de France, WP701, Novembre 2018 (lien web, accès Mars 2019) Cependant, les auteurs construisent une estimation d'un contrefactuel des agrégats d'investissement si les programmes QE n'étaient pas mis en place. Le graphe ci-dessous illustre trois classes d'actifs et les résultats des auteurs : Source : Cezar & Silvestrini, Document de Travail WP #701, Banque de France. Les graphes montrent que les différentes classes d'investissement sont très sensibles aux annonces QE. [...]
[...] La banque de financement et d'investissement dans le spectre du protectionnisme et des guerres commerciales : enjeux et perspectives La montée des nationalistes en Europe et aux Etats-Unis depuis 2016 n'est pas la cause de l'essoufflement du processus de la mondialisation, et de la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes. Au contraire, c'est la désillusion croissante d'une large fraction de la population dans ces pays quant aux bénéfices attendus de la mondialisation et de l'ouverture de leurs économies à la concurrence internationale. [...]
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