Le football a de quoi exciter les convoitises. Il s'agit du sport le plus populaire et le plus fédérateur au monde. Certes certaines personnes peuvent avancer un échec relatif (puisque le soccer est le sport numéro un féminin) de son lancement aux Etats-Unis, pourtant organisateurs de la Coupe du monde en 1994. Quel autre sport peut rassembler dans « une même passion » un ouvrier de Lens ou de Saint Etienne, un cadre high-tech de Lyon ou Tokyo, un gamin des favelas de Rio, un militaire d' Abidjan, un chef d'entreprise de Milan, un chômeur d'Alger ? Sport par excellence, il est évident qu'il soit en première ligne des effets concrets de la mondialisation.
Du fait de son emprise et de son universalité, le football brasse d'énormes sommes d'argent (plus de 200 milliards d'euros en 1998) grâce à l'apport des télévisions, des sponsors et plus généralement des multinationales qui possèdent à la fois clubs et chaînes de télévision. Activité extrêmement lucrative, il offre des perspectives de développement et de profit aiguisant bien les appétits. Ainsi, Silvio Berlusconi avec son groupe multimédia Fininvest (concurrent de Vivendi) est aux commandes du prestigieux Milan AC. En France Robert Louis Dreyfus, ex-PDG d'Adidas, est aussi le directeur de l'Olympique de Marseille équipé par Adidas ! Quant au magnat australien de la communication Rupert Murdoch, il « lorgne » depuis plusieurs années sur le deuxième club le plus riche au monde, Manchester United (dont il est actionnaire minoritaire), et a investi massivement dans le contrôle des droits de télévision.
A quoi ressemble désormais l'économie du football ? De quel modèle se rapproche-t-elle ? De celui de n'importe quel secteur économique à la merci des marchés boursiers. Nulle provocation mais simple constat, souvent revendiqué par les dirigeants des clubs eux-mêmes qui se vantent de gérer leur club comme ils mènent leur entreprise. Par exemple le président de la Lazio Rome club actuellement côté en bourse, Sergio Cragnotti déclarait à son entrée en bourse : « Le football professionnel est l'affaire la plus globale du monde à l'époque de la mondialisation et du triomphe des loisirs. Quelle autre marchandise est achetée par plus de trois milliards de consommateurs ? Pas même Coca-Cola qui détient seulement un milliard et demi de consommateurs. L'économie du ballon est en pleine expansion, ainsi que son public qui, de trois milliards, peut passer à cinq milliards sur des nouveaux marchés comme l'Orient ou les Etats-Unis. Je suis le premier à avoir amené le football sur le marché boursier car mon métier est celui d'évaluer à leur juste valeur les choses » (L'équipe, 18 juillet 2000).
Tendance qui est cohérente quand les présidents de club viennent justement du monde du business. Les grands clubs, essentiellement européens mais aussi sud-américains, sont maintenant des entreprises, parfois côté en Bourse, dont les revenus proviennent d'activités diversifiées (droits télévisuels, merchandising, etc.), et dont l'objectif est de dégager une rentabilité optimale pour les groupes auxquels ils appartiennent.
Comme la plupart des autres activités économiques, le football est entré dans l'ère de la valorisation financière. Il y a 20 ans un club riche était un club dont les ressources provenaient d'abord de l'affluence des spectateurs achetant leurs billets, secondairement de la télévision, des sponsors, voire des récompenses reçues à l'occasion de la conquête de titres prestigieux. Aujourd'hui, la recette des entrées au stade est marginale. Un club développe son chiffre d'affaire grâce à de juteux droits de télévision, de généreux sponsors, de lucratives participations à de nouvelles compétitions et de profitables produits dérivés (vente des traditionnels maillots, casquettes, écharpes, mais aussi savons, eaux de toilette, téléphones portables à l'effigie du club etc…). Mais par-dessus tout sa valeur est fonction d'un capital joueur dont la plus-value potentielle est d'autant plus forte que ceux-ci ont été achetés à bas prix.
L'explosion de l'économie footballistique est apparue dans les années quatre-vingts et a explosé au cours des années quatre-vingt-dix avec un tournant décisif : l'Arrêt Bosman de décembre 1995 rendu par la Cour européenne de justice. Véritable détonateur de la révolution libérale, celui-ci a instauré la règle de la libre circulation des joueurs en Europe. Grâce à cet arrêt, n'importe quel club appartenant à l'Union européenne est devenu libre d'embaucher des joueurs indépendamment de leur nationalité. La liberté de circulation des joueurs a démultiplié la concurrence entre les chaînes de télévision privées pour l'obtention des droits de retransmission et d'exclusivité des matchs ; elle a transformé rapidement les principaux clubs européens en « bulles » financières pour leur présence dans les compétitions européennes. Suite aux investissements accomplis, la réalisation des objectifs est devenue indispensable et c'est pour cette raison que certains travers existent comme : la corruption de joueurs (démêlées de la Juventus de Turin), la compromission d'arbitre (instruction en cours sur l'affaire des parieurs et des arbitres Belges), réseaux de travailleurs composés de clandestins et de mineurs, marché de la drogue (dopage). La sagesse et la morale sont mises à mal quand on considère l'énormité des placements effectués et l'exigence de la rentabilité réclamé par les actionnaires des clubs de football professionnel.
Le football est entré dans une lutte économique et financier dont les armes les plus performantes sont une vingtaine de club européen. Le G14 (syndicat des clubs européens les plus riches) est présent pour contre attaquer les directives émanant des institutions footballistique comme la FIFA et L'UEFA. Les contrats des meilleurs joueurs se négocient au plus offrent. Le montant de leur transfert suscite autant l'admiration que leurs exploits sur le terrain (le contrat d'Essien partie a Chelsea pour 38 millions d'euros nets). Tous les acteurs du football s'y complaisent car ils communient vers un même but : « Toujours plus, toujours mieux et toujours plus fort ».
L'ensemble de ces évolutions a permis aux clubs de se développer et d'asseoir leur situation financière. Pourtant, le secteur reste fragile, en partie parce qu'il n'a pas été accompagné d'une recherche correcte de diversification des recettes suffisante, n'y de lissage des effets économiques de « l'aléa sportif ». Cette situation est particulièrement visible en France contrairement à nos voisins Italiens, Anglais ou Espagnols.
Cette précarité est due à un manque de compétitivité du football hexagonal en comparaison à nos voisins européens. Il faut considérer avec grande attention les données ci-dessous même si elles ont un peu vieilli. Egalement avoir conscience que d'autres éléments comme les déficits de certains grands clubs (Réal de Madrid, Manchester,…) n'apparaissent pas dans ce tableau pour établir une analyse objective des inégalités européens.
[...] Car cette année de coupe du monde en France a été un véritable détonateur pour le football français suite a la victoire de l'équipe de France. La formation Le système français de formation naît dans le contexte de crise du football national de la fin des années 60. C'est l'élimination de la France pour les coupes du Monde de 1970 et 1974 ainsi que pour le Championnat d'Europe de 1972 qui ont poussé les responsables techniques français à proposer un système de formation apte à produire du talent sportif. [...]
[...] Le changement chaque année avec la perte de certains et l'arrivé d'autres actionnaires dans les clubs professionnels de football, montre que l'investissement dans un tel secteur est un risky business Evolution du cours de bourse de deux grands clubs anglais. (Source : boursorama) Ministre des sport (Mr Lamour) : Ce qui ne fait pas de doute, en revanche, c'est que l'appel public à l'épargne, en ce qu'il comporte une obligation de transparence comptable et de communication financière renforcée, sanctionnée par les autorités en charge des marchés financiers, est une garantie forte, même si elle ne peut bien sûr, à elle seule, prévenir de mauvais résultats économiques, dans le sport comme dans les autres domaines d'activité. [...]
[...] Le transfert se négociait autour de 60 millions d'euros, le club romain étant prêt à ajouter dans la balance un joueur de son effectif. Depuis 2000, c'est propagé une explosion du nombre de transférés. Longtemps péripétie estivale n'intéressant que les passionnés, la période d'ouverture des achats (réglementé) s'est muée en un phénomène médiatique qui suscite l'intérêt de la presse quotidienne généraliste. Durant la saison 1999/2000, Nicolas Anelka n'a été jugé qu'à travers le montant de son transfert vers Madrid. Il est intéressant d'observer comment ce transfert a suscité l'intérêt de la presse sportive plus que le joueur lui-même. [...]
[...] Car les actionnaires ont des intérêts variés, allants de la passion sportive à la recherche du profit, en passant la renommée, les objectifs promotionnels ou politiques, l'ego, Non seulement ses objectifs sont nombreux, mais aussi rarement explicites et souvent confus. (Le groupe Bigard aux yeux des gents est une entreprise passionnée par le football qui prend la suite de Morey alors qu'en réalité c'est à but politique puisque c'est la région qui a payé la station d'épuration obligatoire pour son abattoir de Cuiseaux et qui paye les coûts de fonctionnement de celle-ci). [...]
[...] L'année suivante, deux décisions tirent le projet de loi dans deux sens contraires. Alors décembre 2003, le rapport de Jean François Denis, président de la Banque de développement (BDPME), souhaite laisser la possibilité aux clubs français d'être côtés en bourse, le 10 décembre, l'Autorité de marchés financiers (AMF) met son veto au projet d'entrée en bourse de la holding SPCS détenant l'Olympique Lyonnais. C'est que le 14 décembre 2005 soit 2 ans plus tard que la commission européenne avait demandé à la France de modifier sa législation qui interdit aux clubs de football de rechercher des capitaux en bourse. [...]
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