Les opérations de fusions-acquisitions sont initialement prestigieuses, vendent des rêves et stimulent l'activité des marchés financiers. Néanmoins, il s'agit de moyens de croissance externe hautement risqués et largement controversés dans l'histoire. L'attrait pour ce genre d'opération ne faiblit pas. Il est en plein essor et a atteint 3,6 trillions de dollars en 2017 et 4,1 trillions de dollars en 2018, soit une croissance de 16 %. Le marché des fusions-acquisitions a connu des revirements stratégiques dans le monde avec l'entrée des pays émergents et la croissance des opérations transfrontalières. Cette évolution nous pousse à nous interroger sur les motivations des entreprises à arpenter ce chemin certes périlleux, mais qui peut parfois être précieux en tant que générateur de valeur rapide et efficace. La maîtrise des notions basiques de réussite de ces opérations par les parties prenantes est obligatoire sinon les conséquences peuvent être très déstabilisantes pour les sociétés au point de les faire disparaître. À cet effet, nous avons étudié deux cas de fusions et deux cas d'acquisitions et nous avons analysé les facteurs qui ont produit l'échec ou la réussite de ces transactions.
Extraits
[...] Les deux parties étaient présentes dans des pays différents en Afrique et en Asie centrale. De plus, Exxon disposait d'une activité dans laquelle Mobil était totalement absente : le gaz naturel liquéfié. ▪ Une complémentarité technologique : Dans le secteur du pétrole, la supériorité technologique était un avantage concurrentiel de taille, en termes d'économie des coûts et d'efficacité opérationnelle. Les activités de recherches et développement des deux groupes évoluaient sur des produits et des processus à la fois différents et stratégiques. [...]
[...] Parmi les pays ciblés, on note l'Inde, la Colombie, l'Équateur, le Pérou et les pays africains. ▪ Distancier ses concurrents : Avec la création d'un géant de la bière, Heineken et Calsberg sont bien loin derrière Ab In Bev en termes de productions de bières. Ab In Bev produisait en 2019 deux fois plus de bières (506 millions d'hl) que Heineken (241 millions d'hl) et Calsberg (123 millions d'hl) réunis. ▪ Réaliser une croissance du chiffre d'affaires dans un marché à faible croissance : Ab In Bev a atteint un effet de seuil en termes de croissance organique. [...]
[...] Malgré cet accueil mitigé des marchés financiers, le rationnel de l'acquisition s'est avéré justifié pendant la crise du Covid-19. En effet, grâce aux marchés mexicain, sud-africain et chinois (vente record), ses ventes de juin ont augmenté de 0,7 par rapport à l'année dernière. Ces résultats sont vus comme des signes encourageants vis-à-vis des lourdes conséquences mondiales qu'a eus le Covid-19 sur ses résultats du second semestre 2020. V. Étude de cas : Acquisition étonnement réussie de WhatsApp par Facebook ( Mds) Présentation des parties prenantes avant l'opération Facebook en 2013 Facebook était le premier réseau social au monde en 2013 avec plus de 1,2 milliard d'utilisateurs actifs, c'est-à-dire qui se sont connectés à la plateforme pendant les 30 derniers jours. [...]
[...] Les fusions acquisitions sont hautement régulées Bien que les régulations des fusions-acquisitions soient spécifiques aux pays dans lesquelles elles interviennent, on peut repérer les instances de régulations communes suivantes selon les cas de figure : les autorités des marchés, les régulateurs spécifiques aux industries (comme pour le secteur bancaire), les autorités de la concurrence, les autorités juridiques et politiques, l'administration fiscale . Toutes leurs règles compliquent le processus de fusion ou d'acquisition. Ainsi, les risques juridiques doivent être minutieusement étudiés avant et après le lancement de l'opération. [...]
[...] Par ailleurs, Facebook a une activité de fusions-acquisitions très active avec plus de 50 acquisitions depuis sa création dont les acquisitions suivantes[41] : ConnectU ( millions de dollars), Friendfeed ( millions de dollars) et Instagram ( milliard de dollars). Il suivait une stratégie de croissance externe basée sur l'acquisition de ses concurrents, dits gênants et à forts potentiels. WhatsApp en 2013 Créé 5 ans après Facebook par deux anciens de Yahoo, WhatsApp était un réseau social sous forme d'application Smartphone. Il permettait notamment d'envoyer de manière instantanée des messages et des photos presque gratuitement (sans payer le prix traditionnel des communications). En effet, le service avait un coût dérisoire pour l'utilisateur à 0,99 dollar par an. [...]